Règlements de comptes [PV Damian]

La nouvelle n’avait pas mit longtemps à se propager vers les justiciers de Gotham : Un prisonnier s’était échappé de l’Asile d’Arkham. Son nom, John White. Plusieurs justiciers m’en avaient touché quelques mots. Evidemment, j’avais feint d’être surpris, alors que ce n’était pas du tout le cas, pour la simple raison que j’étais au courant de cette histoire bien avant tout le monde. Non, ce n’est pas une manière de me mettre en avant en disant que je sais tout avant les autres ; quoi que se serait mieux plutôt que la véritable raison. Si j’étais au courant de l’évasion de White, c’était parce que c’était moi qui l’avait fait sortir. Coupable, je l’admets. J’avais pris de gros risques, déjà de me faire prendre par les gardiens, mais si en plus on venait à savoir ce que j’avais fais, je serais certainement arrêté.

Cependant, je n’étais pas bête. Je me doutais bien que toutes les pistes remontaient vers moi. Déjà j’étais justement allé voir le dit prisonnier. Etrangement, il disparaissait juste après. Très louche. De plus, Jim Gordon m’avait aidé à avoir un rendez vous avec John White dans l’asile d’Arkham. Il comprendrait bien vite ce qu’il s’était passé. La seule chose qui me disculpait était le fait que je sois un justicier et que donc, jamais l’idée de libérer un prisonnier ne m’aurait traversé l’esprit. Mais Batman ne serait pas dupe et j’en avais conscience. J’avais quitté le manoir Wayne depuis quelques semaines déjà, pour soit disant être autonome. Je voulais bosser en solo, comme Nightwing l’avait fait avant moi. Bien sur, Bruce devait se douter de la véritable raison. La présence de Damian m’embêtait beaucoup … Et puis je n’ai plus vraiment l’impression d’avoir ma place dans cette famille. C’était aussi pour moi un bon moyen de montrer à Batman ce que je vaux, faire mes preuves. Que je ne suis pas le Robin inutile comme certains ont l’air de le penser. Enfin, ça fait un bon moment maintenant que j’ai pris le costume de Red Robin … puisque celui de Robin m’a été arraché de force. Espèce de petit tyran !! Est-ce que j’en voulais toujours à Damian ? Certes je n’irais pas chercher les ennuis avec lui, mais j’avais toujours cette rancœur au fond de moi. Je n’avais pas envie de me battre. Inutile de lui donner encore la satisfaction de le voir gagner. Oui, je l’admets bien que ça me coûte, Damian est plus fort que moi. Mais un peu trop violent et colérique à mon goût. C’est pour ça qu’il ne fera jamais un bon Robin. Car cela moi le rôle de Robin est de faire en sorte que Batman ne prenne pas le dessus sur Bruce. Qu’il reste quelqu’un de vivant. De l’empêcher de sombrer dans la cruauté de ce monde. Et si Robin est lui-même impulsif, violent et colérique, comment pourrait-il tenir ce rôle ? Je me souviens qu’à la mort de Jason Todd, le deuxième Robin, Batman était plus violent, plus sombre. C’est pour cela que j’avais décidé qu’il avait besoin d’un Robin pour le canaliser. C’est finalement moi qui aie hérité de ce rôle. Je ne vois pas vraiment en quoi Damian pourrait canaliser Batman. Et puis je suppose que dans un sens, je suis jaloux. Et cette jalousie m’empêche de voir les bons côtés de Damian. (En a-t-il seulement ?). Au fond, je savais qu’il avait raison. Bruce était son père et non le mien. Mes parents étaient décédés, c’est malheureux certes, mais je n’avais pas le droit de piquer la famille des autres. Alors finalement, j’avais décidé de partir. J’avais croisé Damian plusieurs fois au cours de mes missions, mais je ne m’attardais pas. Quant à Batman …. Non lui je l’évitais comme la peste, beaucoup trop mal à l’aise par les évènements. Avec Dick en revanche, ça se passait bien. Normal, je me suis toujours bien entendu avec lui, il est comme un grand frère.

Mais revenons à nos moutons. L’histoire de John White. Evidemment, je ne l’avais pas fait évader sans raison. J’avais besoin de lui pour une enquête. Et puis …. Il avait l’air de regretter, je l’avais ressenti dès que je l’avais vu. Voila quelques jours que je suis sur un dossier particulièrement irritant. Je n’arrive pas à comprendre et je déteste la sensation de tourner en rond. Mais il y a tellement de choses qui clochent. Un homme du nom de Thomas Wikes avait fait exploser délibérément sa maison avec une bombe pour tuer toute sa famille, le soir de noël. Aucune trace de Wikes. Il s’était volatilisé. En faisant des recherches, j’avais retrouvé une histoire similaire, celle de John White qui avait fait la même chose. Apparemment son cas était plus compliqué. Une histoire de schizophrénie. Il aurait prit l’identité d’un flic qu’il avait tué, pour ensuite tuer toute sa famille. J’étais donc parti voir ce White pour avoir des renseignements qui feront avancer mon enquête. Lorsque je lui ai raconté cette histoire, il a vraiment blêmit, souffrant de cette schizophrénie qui lui avait fait commettre des meurtres. J’avais vite compris qu’au fond, il n’était pas quelqu’un de mauvais. Mais en revanche, il m’avait informé que cet homme ne pouvait pas être Thomas Wikes puisque celui-ci faisait parti de ses victimes. Cette affaire était complètement illogique. J’avais donc prit la dangereuse et inconsciente décision de faire évader John White.

En ce moment même, j’étais dans mon appartement d’étudient, allongé sur mon lit, les yeux plongés dans quelques dossiers étalés sur la couverture. J’avais vérifié les informations et effectivement Thomas Wikes était décédé depuis bien longtemps. Ce qui voulait dire que quelqu’un avait accès aux fichiers de la police pour changer des données. C’est malin … et risqué. Qui serait en mesure de faire ça ? Et pour quelles raisons ? Et comment est-ce qu’il avait pu se faire passer pour une personne morte ? Je veux dire, la famille savait tout de même que ce n’était pas lui ? Non décidément cette affaire n’était pas normale. Je n’avais pas le temps de réfléchir d’avantage que la porte s’ouvrit à grands fracas. Aie aie aie … Batman ! Il n’avait pas mit longtemps. Je me redressais brusquement pour faire face à …. Damian et non Bruce.

« ……….. Qu’est-ce que tu veux toi ?! »

Bon, j’étais plutôt brusque d’accord, mais sur le coup, j’étais vraiment décontenancé. Pourquoi c’était Damian qui venait et non Bruce ?

L'histoire houleuse entre Tim Drake et Damian Wayne ne datait pas d'hier. Dès leur première rencontre, le jeune Damian avait fait comprendre que Tim était de trop dans la Bat-famille et que son statut de fils permettrait à Bruce de se passer désormais des services des rejetons d'autrui. La Bagare à la Batcave n'avait pas duré très longtemps, mais celui qui était encore Robin à l'époque s'en était tiré avec une hémorragie importante et un vol de costume. Depuis lors, les disputes étaient assez nombreuse, mais Damian avait finis par voir Dick choisir le fils de Bruce Wayne comme son Robin. En effet, Tim commençait à grandir et Dick n'avait rien a lui apprendre de plus qu'il ne savait déjà. De toutes façon, ils se considéraient comme des frères plus que comme des mentors et élèves, une coopération Batman/Dick et Robin/Tim n'était pas envisageable dans le Dynamic duo

Damian avait ainsi croisé quelques fois Red Robin, mais cette fois-ci, il était bien décidé à prouver que Tim Drake n'était pas aussi angélique qu'il n'en avait l'air. Red Robin agaçait Damian au plus au point en tentant toujours de démontrer que le jeune fils Wayne était trop violent, trop obscur pour devenir un jour un honnête justicier. Cette fois, Damian pouvait inversé la balance. Red Robin n'était pas si blanc que son petit air d'intello puceau pouvait le faire croire. S'il pensait que Damian était un gamin égocentrique et idiot qui ne s'intéressait qu'à lui, il se trompait lourdement. Il avait bien affûté ses propres capacités intellectuels et l'avait démontré plusieurs fois.

« Je ne sais pas, c'est à toi de me le dire Drake...

Damian, vêtu de son costume de Robin très coloré, avec sa capuche noir sur la tête et ses yeux brillant grâce aux lentilles du masque, affichait son sourire le plus ténébreux. Le sourire que Tim Drake devait sans doute haïr le plus. Peu importait à Damian. Il savait, il savait que Drake avait fauté. Une nouvelle fois. La mère de Damian lui avait déjà dit qu'il avait faillit s'allier à Ra's Al Ghul lorsque celui-ci tentait de retrouver un corps, en volant celui de son petit-fils. Dick avait au final réussi a lui faire reprendre raison, mais ils avaient dû se battre. Encore une petite cachotterie du soit disant gentil petit surdoué intellectuel. Batman n'en avait jamais rien su. Et il n'aurait sans doute jamais cru Damian.

Mais cette fois, Robin avait preuve à l'appuie. Red Robin ne pourrait pas s'échapper en faisant l'innocent comme il l'avait toujours fait. Damian jubilait en silence. Son heure de gloire n'allait désormais plus tarder. Il voulait revoir les yeux pleins de haines de ce Drake, il voulait que ce dernier provoque le combat. Damian n'aurait aucun mal à s'en défaire, une nouvelle fois, et Red Robin se discréditerait davantage encore auprès de Batman. Son exclusion de la Batfamily ne tarderait alors plus. Le fils de Batman n'aurait aucun mal à persuader son père que la jalousie de Tim Drake pour lui lui avait fait péter un cable et il commençait sérieusement à nuire à ses confrères justiciers.

« En fait, si je sais Drake, mais ce serait tellement mieux de te l'entendre dire par toi-même que je me permet ce petit plaisir.

Oh ce sourire machiavélique, qu'est-ce que je peux le haïr !! Il ne me fallu pas longtemps avant de comprendre la raison de la présence de Damian dans cet appartement, qui m'appartenait justement. D'ailleurs, soit dit en passant, je ne lui avais jamais donné l'autorisation de venir ici. Mais bien sur, le jeune Robin se passait parfaitement de mon avis. Fais comme chez toi, je t'en pris. Fronçant les sourcils, je serrais les poings sans le quitter du regard. Bien évidemment, d'une manière ou d'une autre, il savait que j'avais fait évadé John White. Et il n'était pas là pour chercher des explications à ce sujet. Non, il ne voulait pas de mes justifications. Ce sourire, je le connais tellement bien. Il est le signe de sa victoire, d'un coup bas qu'il s'apprête à faire. La dernière fois que je l'avais vu sourire ainsi, j'avais perdu mon costume de Robin ainsi que mon identité de Tim « Wayne ». Il m'avait bien fait comprendre à sa façon que je n'étais pas désiré dans la batfamily. Et il avait gagné, provoquant mon départ. Et maintenant, le voilà qui revenait, toujours avec ce même sourire. Je poussais un bref sourire, voyant clair dans son jeu.

« Tu n'es donc jamais satisfait Damian ? J'ai déjà quitté la Batfamily ! Qu'est-ce que tu veux de plus ? »

Je savais pertinemment la réponse à ma question. Damian voulait la haine de Bruce à mon égard. Je l'ai toujours compris et n'ai jamais douté qu'un jour ou l'autre, il y parviendrait. Peut-être que finalement ce jour était arrivé. Il allait certainement se servir de cette erreur volontaire de ma part comme argument auprès de Bruce. Tim Drake est une personne mauvaise, il n'est plus le justicier qu'il était autrefois. Un argument qui pouvait avoir sa valeur d'un point de vue extérieur … tout comme intérieur. Les gens qui connaissaient mon côté sensible pouvaient se douter qu'avec tout ce qui m'était arrivé, je pouvais certainement me laisser envahir par mes émotions et faire naitre en moi une certaine rancœur, qui me pousserait dans un chemin sombre. Je suis le premier à l'admettre, ceci à déjà faillit m'arriver. Mais j'ai pu retourner en arrière, j'ai eu le droit à une seconde chance, que je ne comptais pas gagner. Les choses étaient différentes maintenant. Bien sur, j'étais jaloux de Damian. Comment ne pas l'être ? Bien sur, j'en voulais à Bruce, j'avais l'impression de ne plus avoir d'importance. Mais il n'empêche que je me suis trouvé des objectifs. Celui de devenir un aussi grand justicier que Batman, mais en suivant ma propre voie, avec mes propres points de vues. Avide d'autonomie, je voulais à tout prix montrer ma valeur à Batman. Je n'utilise certes, pas les même moyens que lui, mais je faisais du bon travail. Évader un prisonnier était bien dangereux et de la pure inconscience. Bruce ne comprendrais pas. Mais libérer John White pouvait me faire avancer dans une enquête, et peut-être sauver des innocents. Après tout, l'assassin que je recherchais avait tout de même fait exploser toute une famille. Il pouvait certainement recommencer. Ce que je devais à tout prix empêcher. C'était le seul moyen que j'avais trouvé et j'étais conscient des conséquences.

Mais à vrai dire, je n'avais pas pensé au fait que Damian puisse s'en servir d'arme contre moi. Je restais impassible à le regarder, mais mon coeur s'était mit à battre beaucoup trop vite, alors que j'étais parcouru de frissons, un goût amer dans la gorge. Au fond de moi, maintenant, j'avais peur. Pas de Damian non, mais plutôt du désastre qu'il allait causer entre Bruce et moi. Je connais ses intentions, on en a tout les deux conscience et il en jubile d'avance. Si Damian s'en mêler et remontait Bruce contre moi, cette fois-ci avec des preuves, je risquais d'arriver à un point de non retour avec l'homme qui était officiellement mon père. Il allait briser cette relation qui le gênait temps. Damian était jaloux de moi, tout comme j'étais jaloux de lui.

Sachant ses intentions, j'étais pris d'une envie de me jeter sur lui et de lui faire regretter son audace. Oh et puis faire disparaître cet odieux de son visage ! Pourtant je devais garder mon calme. Si je frappais le premier, j'aurais tous les torts, assurant une victoire complète à Damian.

Pourtant, je ne pouvais pas me laisser faire sans réagir. Assit en tailleur sur mon lit, je le foudroyais du regard avant de prendre la parole d'une voix calme mais sur de moi.
« Je sais à quoi tu joues … Mais tu te trompes Damian ! Bruce ne me laissera jamais tombé. Je suis désolé pour toi, mais il est aussi mon père. Tu es peut-être apparu dans sa vie, mais j'en fais parti aussi. Il m'a adopté parce qu'il tenait à moi. Et même si tu es là, ses sentiments ne changeront pas, parce qu'il est mon père et que je suis son fils. Alors peu importe ce que tu vas lui dire, tu peux tout lui raconter, lui apporter toutes les preuves que tu souhaites, mais tu ne gagneras pas. Tu me l'enlèveras pas. Parce que Bruce tient à moi tout simplement. »

Malgré ma voix assuré, au fond de moi, j'étais plus que septique. Ce discours, je voulais m'efforcer de le croire, mais je savais que ce n'était pas la vérité. Je perdrais Bruce à la minute où Damian entrera en jeu, lui racontant tout.

Timothy Drake semblait déjà énervait. Pas étonnant. Le petit Red Robin devait beaucoup en vouloir à Damian. Il devait le jalouser. Il n'avait ni son talent au combat, ni la finesse de son esprit, ni son sang. Oh, il était intelligent, certes. Mais il avait le tord de suivre beaucoup trop ses émotions que son intellect. Dès lors, à quoi cela servait d'être un petit intello ? Un exemple suffisait à Damian. Lors de la mort apparente de son père après son combat contre le puissant Darkseid, la cape de Batman c'était retrouvé sans personne pour s'en vêtir. Seul Jason Todd n'avait pas eu froid aux yeux et avait décider de devenir un Batman selon ses méthodes. Tim Drake a bien sûr mener l'enquête en pensant qu'il était suffisamment douer pour remplacer Bruce Wayne, et finalement il avait été laissé pour mort par Jason Todd. Si il avait un tant soit peu réfléchit, il aurait pu anticiper le piège tandis par l'ancien défunt Robin. Mais il a fallu qu'il se « la joue Batman ». En mémoire de Bruce.

Damian s'apprêter à répondre à Drake, mais celui-ci reprit immédiatement et commencer ça s'emporter. Encore une belle preuve d'émotivité. Il n'était décidément pas fait pour ce boulot. Il n'assumait pas ses erreurs, la rejetant sur Robin. Lorsqu'il eu finie sa tirade, le sourire de Damian s'effaça et il reprit un air plus sérieux et plus ténébreux. Cet air là, il ne savait pas trop s'il le tenait de son père ou de sa mère, qui avait tous les deux la capacité à paraître extrêmement méchant. La différence était peut-être qu'à l'intérieur, Batman ne l'était pas tant que ça et ça n'était qu'une stratégie pour paraître plus effrayant.

« Tu n'as pas quitté la Batfamily, Drake. Et malgré ton changement de couleur, tu te considère encore pour un « Robin ». Maintenant, je tiens à te rappeler que TU es le premier à rappeler à mon père que je suis violent, dangereux, indigne de sa confiance. Alors que c'est mon père. Tu as voulu brisé nos liens. Pour quels raisons ? Parce que tu as perdu ton père et que tu aimerais garder le miens pour toi ? Ce n'est pas ton père, et si tu as perdu le tiens, ce n'est que par ton incompétence à protéger tes proches.

Stephanie Brown, Jack Drake... c'était des exemples flagrants de morts proches de Tim Drake, même si Stephanie Brown avait finis par revenir on ne sait trop comment. Damian ne connaissait pas trop les circonstances de la mort de Spoiler, son père ne tenant pas trop à en parler. En revanche, il avait lu les rapports sur celle de Jack Drake. Assassiné par Captain Boomrang, lui aussi décédé dans la bataille. Meurtre commandité par une folle qui voulait s'en prendre aux familles des justiciers pour que son ex-mari, le super-héros scientifique Atom, s'occupe à nouveau d'elle. Depuis lors, elle avait toujours sa chambre dans l'Asile d'Arkham. Damian se demandait si Tim avait eu le courage de l'affronter, de lui demander pourquoi elle avait choisis sa famille.

« D'ailleurs, ils ne leurs seraient sans doute jamais rien arrivé si tu avais su rester à ta place de petit intello derrière ses bouquins d'études. Il ne suffit pas d'être malin pour être Robin, mais compétent. Dick a été Robin, et il le sait aussi bien que moi. C'est pour cette raison qu'il n'a pas accepté que tu reprenne la cape de l'acolyte de Batman.

Damian savait que c'était gratuit, méchant, mesquin et immoral, mais c'était Tim qui l'avait cherché en premier.

« Tu ne dois ses sentiments envers toi qu'à la pitié et la sollitude. Tu n'as été que le reflet de ses anciens Robin, il a pensé pouvoir rattraper ses erreurs avec Todd et sa mort, en le ressussitant en toi, et a retrouver le vide que comblait le départ de Dick Grayson. Qu'as-tu réellement fait pour lui ? Si ce n'est que le décevoir, comme tu nous l'a récemment montré.

Fronçant les sourcils et plissant les yeux, j’écoutais Damian dire que je n’avais pas quitté la Bat Family, puisque je me prenais toujours pour un Robin. Dans un sens, il avait raison. Mon costume était bien Red Robin, je portais toujours ce nom. Jason lui avait prit Red Hood, changeant complètement d’identité. Moi je n’avais pas pu m’y résoudre. Robin et Tim vont ensemble, l’un n’existe pas sans l’autre. Après tout, le costume de Robin m’avait fait connaitre tellement de personnes, des rencontres mauvaises, comme des formidables. En portant le nom de Robin, j’avais beaucoup évolué. Pas seulement au sein de la Bat Family, mais aussi en tant que membre de la Teen Titans. Cette équipe tellement importante, qui représentait, notre travail, notre foi en la justice, mais aussi une grande amitié. La vie de notre équipe n’a pas toujours était toute belle, toute rose. Bien au contraire, elle a connu tellement de difficultés, d’émotions, d’épreuves, et de défaites. Le pire pour moi restait tout de même la mort de Conner Kent, Superboy, mais meilleur ami. Une perte que même encore aujourd’hui, je n’acceptais pas. Conner … C’était d’ailleurs pour lui rendre hommage que je porte un costume, rouge et noir, qui sont normalement ses couleurs à lui. Robin a donc beaucoup d’importance, il a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je ne peux donc pas tourner la page. Bien sur, ce n’était pas quelque chose que j’expliquerais à Damian. Premièrement parce qu’il s’en ficherait royalement et deuxièmement, il était la dernière personne vers qui je me confierais. De plus Superboy était un sujet encore trop sensible, beaucoup trop sensible. S’il s’avait que j’éprouvais encore tellement de tristesse, il s’en servirais contre moi. Damian est si mesquin. De toute façon Conner était un sujet tabou.

En revanche, lorsque Damian m’accusait d’avoir voulu en premier briser les liens entre Bruce et lui, je le trouvais tout de même légèrement gonflé.

« Alors ça, c’est la meilleure ! Je crois que je devrais peut-être te rafraichir ce qui te sert de cerveau ! Dois-je te rappeler pourquoi j’ai toujours dit que tu étais violent et indigne de confiance ?! Laisse-moi rire Damian. Ne fait pas celui qui ne te souvient de rien. Ce n’était certainement par jalousie. Je n’ai jamais été ton ennemi Damian, c’est toi qui a vu en moi un danger potentiel. Alors que tout aurait pu très bien se passer, si tu n’en avais pas fait qu’à ta tête ! »

Il semblait oublier certaines choses le petit Damian. Dès notre première rencontre, il m’avait montré son hostilité, alors que j’aurais fait des efforts pour l’intégrer. Mais non, il n’a pas voulu me connaitre, juste m’éliminer. Ce qu’il avait bien faillit faire, ma tête s’en souvient encore. En plus d’avoir volé mon costume, il m’avait mit hors d’état de nuire. Ce qui répugnait le plus n’était pas d’avoir perdu ce combat, même si ça m’avait touché dans ma fierté. Non, c’était de devoir se battre avec un justicier, un allié … une personne qui aurait pu devenir mon frère.

« Je n’ai jamais cherché de père de substitution ! Si tu veux tout savoir, c’est Bruce lui-même qui a voulu m’adopter, je ne l’ai jamais supplié ou quoi que se soit d’autre ! On aurait pu être des frères Damian, si tu avais fait un effort, si tu avais essayé de comprendre, on n’en serait pas là ! Seulement tu es bien trop égoïste pour écouter. Oui maintenant je te déteste, mais je ne crois pas que ce fait soit injuste, c’est tout ce que tu mérites et tu le sais aussi bien que moi !!! »

Mon sang ne fit qu’un tour lorsque Damian parla de mon incompétence à garder en vie les gens que j’aime. Alors que mon visage se décomposait, je serrais les poings. C’était un coup très bas, mais qui m’atteignait avec une force à en couper le souffle.

« Tait toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !!! »

Mais pourtant Damian continuait.

« MAIS LA FERME BON SANG !!! »

La colère m’envahissait. Sans doute parce qu’au fond, je savais qu’il avait raison. J’aurais peut-être pu empêcher la mort de papa et celle de Superboy si j’avais été plus fort, plus rapide, plus compétant. Je m’étais toujours sentit responsable. Mon corps s’était mis à trembler, alors que ma haine pour Damian augmentait ! Il continuait de débiter un flot de méchanceté, sur le fait que je n’ai jamais rien apporté à Bruce, tout comme Bruce n’avait fait que combler le vide laissé par Jason et Dick. Encore une fois, au fond, je savais qu’il avait raison.

La colère prenant le dessus sur moi, j’attrapais Damian par le col avant de le plaquer violemment contre le mur.

« Mais tu vas te taire oui ?! Je me fiche pas mal de ce que Bruce peut penser de moi ! Je ne suis pas Tim Wayne mais Tim Drake ! Je ne travails plus avec lui ok ?! Tu as gagné sur ce point là alors fiche moi la paix au lieu de remuer le couteau dans la plaie !! Ensuite de quel droit tu me juges ?! Tu ne me connais même pas Damian ! Je suis peut-être responsable de la mort de mon père, mais laisse moi te dire que Superboy avait les capacités de se défendre sans moi ! Ce n’est pas de ma faute si Conner n’est plus là !! TU M’ENTENDS, CE N’EST PAS DE MA FAUTE !!! »

Je lâchais subitement Damian, avant de tourner en rond dans la pièce, furieux d’avoir encore une fois laissé mes émotions parler pour moi. Furieux de me montrer si faible. Furieux de laisser Damian avoir de nouveau le dessus sur moi. Mais toucher mes sentiments était très lâche de sa part. J’essayais en vain de me calmer.

« Aller, va t’en ! Tu n’as rien à faire ici ! »

Bien sur, c’était trop beau pour être vrai. Damian n’allait jamais partir, surtout pas après que je l’ai agressé physiquement. Même si c’est ce qu’il cherchait depuis le départ, et que là, il devait être vraiment satisfait.

La patience de Tim avait décidément des limites plus basse que Damian ne l'aurait penser. D'un autre côté, sa réaction avait été très prévisible. Appuyer sur des points aussi sensible alors qu'il se posait déjà des questions sur l'erreur qu'il avait fait avec le criminel qu'il avait laissé s'échapper. Enb état de faiblesse, il était comme un verre déjà fendu. C'est encore plus simple de le casser, un faible choc suffirait. Alors comme Damian avait mit le paquet... Pas étonnant que cet état de colère, assez rare tout de même chez le petit intello, soit survenu aussi soudainement. Cependant, Damian restait impassible. Il semblait même blasé, comme s'il n'était pas impressionné par Tim et même ennuyait. Lorsque Red Robin le lâcha, Damian replaça doucement son col Lorsque celui-ci se fut, relativement, calmé, Damian ne bougea pas et reprit la parole calmement.

« Tu pense que je fais l'idiot ? Tu sais d'où je viens Drake, et tu ne m'as jamais accordé la moindre chance d'être éduqué par mon père. Tu n'as jamais oublié notre première rencontre et tu me l'as toujours fait payé. Et quand tu fais des erreurs, on devrait te pardonner ou t'oublier. Tu devrais pouvoir en faire à ta tête sans rendre de compte...

Damian soupira. Tim était véritablement un abruti et un égocentrique. Il avait toujours été jaloux de Damian et faisait tout le le discréditer. Mais peu importe. Les choses c'étaient relativement mieux passer ou du moins entasser. Les deux Robin ne se voyaient pas souvent, ce qui évitait ce genre d'engueulade inutile. C'était toute fois toujours très divertissent. Les problèmes de bat-famille étaient assez fréquents, surtout depuis l'arrivé du petit « perturbateur », mais entre la mort et le retour de Jason Todd, l'attaque de Barbara et tous les événements qu'il y avaient pu y avoir, il y avait fréquemment des tensions entre tel ou tel membres. Celle de Tim et Damian était ancré dans les mœurs de la bat-famille. Personne, à part eux deux, ne s'en souciait réellement. Peut-être Batman lui-même, qui s'arrangeait toujours pour éviter que les missions et les rondes des deux jeunes gens ne tombent au même endroit, ou trop proche.

« Je ne suis et ne serais pas ton frère, Tim. Tu ne m'as jamais vu comme telle. Tu m'as vu comme un intrus, une anomalie. Un garçon élevé par des assassins et baigné dans la violence. Un garçon comme ça n'a rien a faire dans votre cocon hein ? Le problème, c'est que je suis le fils de Batman. Ça a dû t'emboucher un coin. Oh peut-être que tu ne voulais pas être adopté par Batman. Mais en temps que Robin, tu étais au centre de ses intérêts. Quand je suis arrivé, même en gardant le costume de Robin, tu es resté au second plan. On m'a appris à supprimer toute concurrence. On m'a appris beaucoup de chose. En effet, je ne suis pas un fils modèle pour Batman. Je ne suis pas un Dick Grayson ou un Tim Drake.

Il avait presque craché le nom de son vis-à-vis. Il n'aimait pas trop à le penser ou même à le dire, mais il savait que Batman considérait plus ses deux Robin comme ses fils que Damian. Il n'avait jamais voulu de Damian. Talia avait caché l'existence de son fils pendant des années et lui avait présenté avec une éducation faites de sang, de violence, d'injustice. Elle avait même confié la garde de leur fils à Batman pour l'occuper pendant qu'elle kidnapper la femme du Prime Minister britannique. Batman n'avait jamais eu confiance en Damian, et il avait accepté de le prendre comme Robin pour garder un œil sur lui et faire en sorte qu'il n'hérite pas des idées et des ambitions meurtrières de sa mère.

« J'ai été élevé dans l’entraînement, le combat, le sang, la guerre. Ma mère m'a appris que je devais éliminer mes adversaires un par un sans pitié, que j'hériterais du monde que son propre père avait conquis pendant sa longue vie d'immortel. Et toi Timothy Drake ? Où es-tu né ? Et qu'as-t-on appris ? Pour toi, Batman devrait me rejeté parce que je suis le fils de Talia Al Ghul avant d'être le sien ?

Sa mère le lui avait toujours dit. Jusqu'à ses dix ans, ou elle lui avait présenté enfin son père, à Londres. Il était un Al Ghul. Et lorsqu'il su qu'il était un Wayne, elle lui a toujours rappelé ses racines maternelles et immortelles avant celle de la richissime et ancestrale famille Wayne de Gotham city. Et lui, qu'en pensait-il aujourd'hui ? Sa mère, il ne savait pas où elle se trouvait. Son père ne lui faisait pas plus confiance que le premier jour où ils c'étaient rencontrés.

« En attendant, tu devrais assumer tes choix. Tu es énervé ce soir, et pas parce que je suis venu. Je t'ai un peu titiller et Timy la grosse tête se met à crier comme si je venait de te poignarder. Tu es énervé parce que tu as la conscience qui te titille, tu t'en veux a toi même, tu ne sais pas si tu fais les bons choix et tu ne les assume pas. Si demain, tu apprends que le criminel que tu as libéré a tuer toute une famille de personne, t'en voudras tu ? Dans ce cas, quelle sera la différence entre ma violence directe et ce crime indirect ?

Damian s'arrêta quelques instants, puis repris doucement.

« Et je me fiche pas mal de la mort de Conner. Je me fiche pas mal des morts en général, et tu devrais en faire autant. Les morts ne sont bons qu'à pourrir la vie des vivants.

Le pire était que je savais que dans le fond, Damian avait raison. Pourquoi est-ce qu’on me pardonnerait mes erreurs et pas les siennes ? Mais dans un sens, il se trompait. Personne ne lui tenait encore rigueur sur le fait qu’il ait frappé Timothy Drake, à part le principal concerné, c'est-à-dire moi-même. Et soyons franc, est-ce que j’étais toujours en colère là-dessus ? Pas tellement, mais même si la douleur c’était apaisé, ce n’était pas le cas de la jalousie. Damian avait raison, j’étais jaloux de lui. J’avais laissé ce sentiment m’envahir pour ensuite m’en servir comme arme contre lui, remonter Batman contre Damian. C’était ce que j’avais fait durant un temps. A l’époque je pensais être guidé par un sentiment d’insécurité. Je croyais vraiment bien faire, préserver mes proches. Mais aujourd’hui, je me rendais compte que c’était plutôt l’injustice et la jalousie qui m’avaient guidé. Mais est-ce que tout cela a encore de l’importance aujourd’hui ? Après tout, j’avais abandonné et quitté la Batfamily. Damian avait gagné, je n’avais pas ma place dans cette famille et je l’ai clairement compris. Est-ce que cela m’attriste ? Je voulais me persuader que non, que c’était mieux ainsi, pourtant mes pensées étaient toujours dirigées vers la Batfamily.

« C’est vrai, tu as raison, je l’admets … Je ne t’ai pas laissé de chances et je me suis montré égoïste. J’ai mis du temps à me rendre compte que c’était de la jalousie. Mais tu sais, ça fait longtemps que je t’ai pardonné notre première rencontre, mais j’ai été trop égoïste pour me l’avouer moi-même … parce que … Je crois qu’en fait, il me fallait un prétexte pour te détester. Mais c’est du passé tout ça, maintenant je te laisse le champ libre pour vivre avec ton père. Je ne vais plus interférer et tu le sais. Donc non je ne comprends pas ta présence ici. Je ne vois plus Bruce, je ne peux donc plus te causer du tort. »

A quoi jouait Damian au juste ? Il n’était pas là pour me faire la morale ou me blâmer concernant le prisonnier que j’ai fais évader. Cette histoire ne le regardait pas, tout ce qu’il voulait c’était voir comment tout ceci allait terminer. Il voulait avoir la satisfaction de me voir regretter mes actes. Je soupirais, fatigué par les événements.

« Dit Damian, tu n’as pas l’impression que notre querelle est ridicule et puérile ? On ne pourrait pas tout simplement s’ignorer comme on l’a toujours fait ? Pourquoi es tu venu ? Oui j’ai commis une faute, et je vais peut-être en subir les conséquences. Mais tous les deux, on sait que ce n’est pas toi qui me « fera la leçon » mais Bruce. Par conséquence, ta présence ici est inutile. Je ne te comprends pas Damian, comment tu peux avoir autant de satisfaction à te jouer des problèmes des autres ? Je n’ai pas à me justifier mais laisse moi tout de même te dire une chose. C’est consciemment que j’ai libéré John White, déjà parce qu’il peut résoudre une enquête et sauver des vies. Ensuite, je pense qu’il s’est repentit. Il n’avait pas conscience de tout ce qu’il faisait, maintenant il a changé. Et je pense qu’il a le droit à une seconde chance et prouver qu’il est quelqu’un de bien. … C’est quelque chose que toi aussi tu peux faire Damian, peut importe ton éducation … »

Damian avait toujours vu en moi un obstacle. L’être a éliminé. Parce qu’il était différent de moi, ou même de Dick. Il savait que vu ses conditions de vie, l’enfance qu’il a eu, il ne connaissait finalement que la violence et l’injustice. Je l’ai peut-être jugé trop durement au lieu de l’aider, j’avais mes torts aussi. Mais c’était Damian qui avait décidé de faire de moi sa cible principale, pas le contraire. Eliminé la concurrence. Mais il est le fils de Bruce et a le droit à sa place dans cette famille que je le veuille ou non.

Je soupirais une énième fois avant de reprendre place sur mon lit. Mon regard se posa sur Damian pendant quelques instants avant que je reprenne la parole.

« C’est vrai, tu as été élevé ainsi. Mais Damian c’est à toi de faire ta propre éducation, pas à Bruce, ni à Talia. C’est à toi de choisir le chemin que tu veux prendre ou les choix que tu veux faire. Tes parents sont des guides, mais c’est ta vie et pas la leur. Tu te trompes, je me fiche pas mal que tu sois le fils de Talia ou de quelqu’un d’autre. Tu es Damian Wayne, tu n’es pas tes parents. La haine que j’avais pour toi au début, elle s’est tout de même atténuée … Damian je sais bien que tous les deux, on ne pourra jamais s’entendre, mais je le reconnais, tu es un bon Robin. Différent des autres, tu apportes peut-être quelque chose de nouveau … Mais avec Dick, tu as fait du bon travail. Profite, je ne le répéterais pas une seconde fois. »

Souriant malgré moi, je me demandais à quel moment j’avais réussis à reprendre mon calme. Mais tant mieux, c’est un signe que je ne suis pas totalement impulsif et que je suis encore capable de me contrôler. Je voulais un peu calmer le jeu, ce qui était faisable si on ne touche pas mes propres émotions. Mais Damian était tellement têtu.

« Contrairement à ce que tu crois, j’assume mes choix. Certes je n’ai pas la conscience tranquille, car comme tu le dis, il y a toujours un risque que John White tue quelqu’un. Mais tu vois, j’en ai marre de me méfier de tout le monde. Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. Tout le monde fait des erreurs et on peut tous se repentir. Alors moi je veux lui faire confiance. »

Les dernières paroles de Damian me serra le cœur, je me sentais soudainement comme oppressé alors qu’un long frisson parcouru mon corps. Comment osait-il dire qu’il se fichait de la mort de Conner ? Bien sur, je comprenais le sens de ses paroles, penser aux proches décédés n’apportait que la souffrance. Dans un sens, il avait raison mais …

« Comment pourrais-je vivre en oubliant Conner ? J’ai besoin de cette souffrance, c’est la preuve qu’il a existé. Etre oublié, je crois qu’il n’y a rien de pire. Au contraire, je veux honorer sa mémoire. Tu sais Damian, je ne regrette pas de ne pas avoir choisi la voie de Ra’s Al Ghul lorsqu’il m’a proposé de faire revenir mes proches mais … Mais regarde, Jason Todd est bien revenu, Spoiler aussi, Batman lui-même …. Pourquoi Superboy n’aurait pas aussi le droit à une seconde chance ? »

Me laissant tomber sur mon lit, je passais ma main sur mon visage, cachant mes yeux et ainsi mes émotions. Jamais je ne pourrais abandonner mes recherches pour cloner Conner. J’aurais l’impression de l’abandonner lui-même.

Damian s'était désormais assis sur un des meubles de la chambre de Drake. Le ton de la conversation avait baissé d'un cran, ce qui était assez rare pour le noter dans les conversation entre Robin et son prédécesseur. Le fils de Talia Al'Ghul avait évité de rentrer dans le jeu de Drake et provoqué une bagarre qui aurait été préjudiciable pour la cohésion de la Batfamily ainsi que pour le mobilier du petit appartement de l'étudiant. En tout cas, Tim devenait bien plus ennuyant une fois qu'il était calmé. « bla bla bla », trop d'émotion dans son discours, et Damian avait déjà décroché depuis longtemps. Qu'y avait-il de moins intéressant ? La vie de Barbara Gordon, sans doute.

« Pourquoi suis-je ici ? Tu as vu comment tu t'emporte ? Et comment tu te sens ? Tu sais aussi bien que moi qu'avec mon père, l'erreur n'est pas permise. Je ne t'ai encore rien reproché. Je suis venu jauger ta culpabilité. Si toi-même tu n'es pas persuadé d'avoir fait une bonne chose, comment tu veux persuader mon père. Dis-toi donc qu'une fois n'est pas coutume, je suis là pour t'aider. A ma manière. Je t'ai fait réagir pour te faire prendre du recul. Pour que tu comprenne. Il sera dommage que mon père te retire le droit d'exercer. Je n'aurais plus de rival.

Damian, et ce depuis qu'il savait marcher, savait que la compétition était la meilleurs des enseignantes. Sa mère le lui avait toujours dit, et il s'en était rendu compte par lui-même. Il ne pouvait donc que s'améliorer tant qu'il avait quelqu'un avec qui se mesurer. Son niveau, bien que potentiellement très grand, était encore trop juste pour se mesurer à Dick Grayson voir Jason Todd. Red Robin était donc, potentiellement parlant, son meilleurs rival pour l'heure. Même si Tim avait déjà sans doute atteint son meilleurs niveau alors que Robin avait une grande marge de progression. Il fallait donc que Drake reste dans la course si Damian voulait un point de repère.

« Il n'y a pas de meilleurs réflexion que le dialogue. Même si ce dernier est violent. Tu es un naïf. Mais tu n'es pas idiot. Tu as libéré un fou sur parole. Tu n'en avais pas le droit. Les familles des victimes avaient le droit de réclamé son enfermement, tu les en as privé. Pour une enquête. Pour ce que tu crois juste. Tu as prise cette décision, ce n'est pas une erreur. C'est un choix. Tu dois l'assumer comme telle. Mon père va vouloir te faire prendre conscience que c'est le mauvais choix. Je ne suis pas comme lui. Tu as une morale bien plus semblable à la sienne. Mais n'est pas peur de lui. N'est pas peur de ton propre choix, Drake. Que ce soit d'un point de vue le mauvais, il y a forcément un revers à la médaille. Tu as libéré un malade qui a crevé des gens sans pitié ? Si ça te permet d'en sauver d'autre, ce ne peut pas être un mauvais choix. Si ça n'a servi a rien, à ce moment tu pourras le remettre en question. Tu ne m'aime pas car tu pense que mes méthodes sont expéditives. On se ressemble plus que tu ne le crois, Drake. La différence, c'est que ce n'est pas ton père que tu déçois. Le tiens était fier de toi. Enfin, j'imagine. Mon père ne fait confiance à personne, même pas à son fils.

Damian baissa légèrement la tête lorsqu'il termina sa tirade. Il était vraiment fâché contre son père. Ce dernier lui cachait beaucoup de choses, et même ses secrets avaient des secrets. Par exemple, il ne voulait pas dire à Damian où était terré sa mère, de peur que Damian ne la rejoigne à nouveau et reprenne son éducation d'assassin. Pourtant, les rumeurs faisaient état de l'arrivé de la fille du démon à Gotham. Robin devait donc clandestinement menait son enquête pour retrouver sa mère, qui lui manquait beaucoup. Malgré le fait qu'elle soit a la tête d'une des organisations criminelles les plus dangereuses du monde, Damian aimait beaucoup sa mère. Il ferait tout pour la retrouver. Il avait peut-être une chance en demandant de l'aide à l'un des meilleurs détectives de la ville, mais laissera-t-il sa fierté de côté pour lui demander ?

Dans tous les cas, Damian finit par relever la tête et bomba le torse. Il désigna ainsi son insigne de Robin, fièrement cousu sur son costume. Comme tous les Robin, Damian avait son propre costume, qu'il avait lui-même designer pour qu'il ressemble à ce qu'il voulait. Les couleurs jaunes et vertes étaient revenues, car l'ancien costume de Drake étaient à prédominance Rouge et Noir, comme les couleurs de Red Robin en fait, en raison d'un deuil que Damian ne savait plus trop de qui il s'agissait, et il s'en moquait un peu. Il reprit ainsi la parole.

« J'ai déjà choisit qui je voulais être. Si je suis devenu Robin à la mort, présumé certes, de mon père, c'est parce que j'avais envie de suivre son héritage, envie de faire le bien, de faire régner la justice dans la ville de mon père comme il l'avait promis lui-même à ses parents. Et ce malgré ce que pensait ma mère à ce sujet.

Tim parla de nouveau de Superboy. La mort de ce dernier pesait beaucoup trop sur la conscience de Red Robin. Damian se demandait si le jeune homme n'était pas secrètement amoureux du clone de Superman. Malgré les paroles de Damian, celui-ci s'entêtait à s'en vouloir, à se souvenir du super-héros décédé. Robin n'avait jamais compris comment on pouvait accordé autant d'importance aux morts. Son père faisait la même fixation avec ses grands-parents, Thomas et Martha Wayne. Il leur rendait chaque année hommage à Crime Alley. Ce n'était pas dans les mœurs de Damian.

« Revenir d'entre les morts n'est ni un droit, ni une chance. C'est un privilège. Tu as en face de toi un Al Ghul, et j'ai déjà vu les puits de Lazare à l'action. Croit-moi, tu n'as pas envie de connaître ça. J'ai vu de mes propres yeux, et toi aussi, ce que l'immortalité à fait de mon grand-père. Et regarde Jason Todd. Tu pense franchement qu'il est mieux aujourd'hui en vie en train de foutre sa merde plutôt que mort où certain se souvenait de lui en bien ? Les morts doivent le rester. La nature nous as fait une vie. C'est amplement suffisent. Superboy a accomplis de grande chose. Mais il est mort. Il faut passer à autre chose. Cela ne doit pas influé sur tes compétences, où dans ce cas sa mort sera dommageable. Une mort n'est déjà pas un événement joyeux, si en plus elle doit être néfaste pour les vivants...

Damian doutait fortement que Tim comprenne son point de vue, mais il s'en moquait pas mal. De toute façon, les deux jeunes hommes n'étaient pas construit dans le même moule, ils n'étaient pas fait pour s'entendre. Mais Robin n'allait pas laissé un abruti tel que Red Robin se morfondre des années et des années pour tout les morts qu'il a connu. Superboy, Spoiler ou Jason Todd, ils avaient choisis d'utiliser leurs capacités pour combattre les mauvais. Cela avait des risques. Une vocation si dangereuse apportait forcément son lot de mort. Il était dommage que ça tombe sur les proches, mais c'était ainsi. C'était leur choix, et il faut le respecter. Quoi qu'il en soit, Damian voulait tourner la page et passer à l'essentiel.

« Sinon, ne croit pas que je suis venu juste pour rire de ton incompétence, de ta naïveté et de ta conscience fragile. Je ne suis pas aussi cruel que tu le crois. Je suis venu te demander de l'aide, Red Robin. Aussi fou que ça puisse paraître, je pense que tu es l'un des seuls à pouvoir m'aider. Ton choix de libéré White risque de t'éloigner de mon père, et c'est peut-être une occasion pour moi de voir ce que tu vaux.

Damian n’avait pas tort, avec Batman l’erreur n’était pas permise. Je criais déjà au scandale mais je n’avais pas encore affronté Bruce, je devais donc me ressaisir pour préparer ma défense. Si je voulais paraître crédible vers mon père adoptif, il valait mieux que je sois sur de moi. Mais comment lui faire comprendre que tout n’était pas tout blanc, tout noir, lui qui restait tellement coincé dans ses convictions. Justiciers ou criminels. Personne n’avait le droit à la rédemption. Les autres justiciers disent toujours que mon défaut est que je suis trop émotif. Un jour, ces sentiments finiront par me porter défaut. Mais prions pour que ce jour ne soit pas arrivé.

Damian voulait m’aider ? Etrange. C’est à croire que pour lui c’est un jeu. Il a besoin que je sois son rival, d’être toujours en compétition. Je ne le comprends pas. Serait-il attiré par la violence et les problèmes ? Personnellement, je préfère rester dans mon coin, qu’on me laisse tranquille. C’était aussi en partie pour ça que j’avais quitté le manoir Wayne. La tension montait trop, plus que je ne pouvais le supporter.

Le jeune Robin appuya le fait que je n’ai pas commis une erreur mais un choix. Mais un mauvais choix pour Batman et que celui-ci viendra me le faire comprendre. Mais au fond, Damian pensait comme moi. Si ce geste permettait de sauver des vies, alors pourquoi pas ? Bien sur, il y avait un risque que John White se remette à tuer mais c’était un risque que j’avais décidé de prendre. J’étais persuadé qu’il s’était répentit. Ce regarde de souffrance … je ne pourrais pas l’oublier et il était impossible que quelqu’un simule une pareille émotion. De plus White m’avait déjà donné quelques pistes pour cette enquête. A savoir qu’il y avait certainement des gens corrompu au sein de la police, ou alors des espions.

« J’assumerais mon choix jusqu’au bout que ça plaise ou non à Batman. De toute façon, ce qui est fait est fait. C’est trop tard pour revenir en arrière. Nous verrons bien les conséquences. Mon père ? Fier de moi ? Hm, il l’était oui, mais ce n’était pas pour autant qu’il approuvait. Pour lui, devenir un justicier était une mauvaise idée. On protège les humains, mais qui nous protège nous ? Mais il avait tort. Dans un sens, il n’avait pas tort. Beaucoup de justiciers sont morts et le monde n’est pas meilleur. ….. Je pensais que depuis mon départ, ta relation avec Bruce c’était améliorée …. »

Effectivement, maintenant que je n’étais plus là, ça devait être moins tendu au manoir. Damian n’avait plus de raison de se mettre en colère non ? Quoi que, je doute qu’il ait besoin d’une raison. Je pensais néanmoins que les deux auraient pris le temps d’apprendre à se connaitre. Je soupirais avant de reprendre la parole.

« Tu sais Damian, j’ai un peu suivis ton parcours depuis mon départ. Tu es un Robin différent, ce que tu as à apporter à Bruce est différent que Dick, moi, ou même Jason. Mais un Robin quand même. … Et je suis forcé de l’admettre, un bon Robin. Du moins sur la bonne voie. Batman s’en rendra vite compte. …. Regarde, tu ne m’as pas encore tapé dessus »

Ajoutais-je avec humour. Mais c’était vrai. Damian avait évolué, si je l’avais remarqué, c’était également le cas de Bruce. Il avait voulu suivre les traces de son père, devenant à son tour un justicier. Oui, Damian faisait du bon travail, et chaque jour il progressait. Quelles sont ses limites ? Peut-être que même lui ne le sait pas. Moi j’avais atteint mon plus haut niveau. De toute façon, je n’arrivais pas à me trouver une raison qui me poussait à progresser, à repousser sans arrêt mes limites, comme je le faisais autrefois. Peut-être que la mort de mes proches m’avait un peu ramolli. Même les Teen Titans, je ne m’en préoccupais plus vraiment ….

Jason Todd. Serait-il plus heureux mort que vif ? J’haussais les épaules, ce n’était pas maintenant que je risquais de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Jason. Quoi que nos relations s’étaient tout de même améliorer. Au moins, il ne me courrait plus après pour m’arracher la tête. Jaloux du fait que j’avais prit le rôle de Robin, Jason avait nourri une certaine haine à mon égard. Mais je lui étais venu en aide, fait qui à jouer pour stabiliser un peu notre relation.

Est-ce que la mort de Conner influait sur mes compétences ? Avec du recule, je devais avouer que oui, et surtout sur ma détermination en fait. Ancré dans mon idée de cloner Superboy, j’en négligeais un peu mes entrainements, bien que j’étais toujours efficace. Mais on pouvait tout de même noter une certaine baisse.

Puis Damian changea de sujet, appuyant le fait que j’étais incompétent, naïf, avec une conscience fragile. Je fronçais les sourcils sans dire mot. Non mais pour qui tu te prends petit garnement ? Mais je ne lui en tenais pas rigueur, habitué à ce que Damian soit assez cru dans sa façon de parler. D’ailleurs, il ne pu pas non plus de s’empêcher de souligner que ma relation avec Bruce risquait d’être fragilisée maintenant que j’avais libérer White.

« Damian …. Viens-en aux faits s’il te plait. » Damian avait besoin de moi, tient ça, ce n’était pas banal. « Oooh, répète le, juste pour me faire plaisir ! »

Bah quoi ? J’avais le droit de profiter un peu de la situation moi aussi. Après tout, ce n’était pas tous les jours que Damian me demanderait de l’aide. Mais tout de même, j’étais intrigué. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir me demander ? Quelque chose qui ne soit pas à porter de Dick ou Bruce … Ou alors quelque chose que les deux refusait de faire.

« … Tu veux que je t’aide à retrouver ta mère ? Ainsi donc, tu reconnais mes talents de détective ? Je suis impressionné dit donc ! »

Je ne voyais que cette explication. Après tout, Damian était proche de sa mère, plus que de son père d’ailleurs. Pas étonnant puisque Bruce ne lui faisait pas confiance. Maintenant, est-ce que j’accepterais de l’aider ? Mon plus grand rival, celui qui m’avait rendu la vie difficile, qui faisait que je n’étais plus dans la batfamily, plus dans le manoir mais un petit appartement d’étudiant. Seul.

« C’est d’accord, je t’aiderais. »

Très logique Tim ! Bravo ! Tu ne serais pas un peu maso par hasard ?! Damian avait raison, mes bons sentiments me perdront ! Mais dans un sens, il était mon frère, qu’on le veuille ou non. Je laissais échappé un long soupire, déjà las avant même d’avoir fait quoi que se soit.

La relation avec Bruce, améliorée ? En fait, il était sans doute un bon Batman, mais un mauvais père. Il ne parlait pas à Damian sauf pour lui donner des ordres, sans forcément expliquer pourquoi il les donner. Son seul argument, c'était « si je te demande ça, c'est que je pense qu'il est bon pour toi de m'obéir ». Il pense. Damian pensait que c'était un gros nul et qu'il ferait mieux de s'occuper de Damian comme d'un fils et non pas comme d'un chien. Mais à force de fricoter avec sa chatounette de Selina Kyle, il avait forcément des confusions animalières. Le jeune fils de Wanye devait même avouer que Alfred Pennyworth était beaucoup plus comme un père pour lui. Il le conseillait, il l'écoutait, faisait partager son expérience et sa sagesse. Enfin vu son âge, c'était plutôt un grand-père. N'ayant plus de grand-père paternel, et Bruce ayant été élevé en grande parti par Alfred, il pouvait le considéré comme tel. Mais Batman...

« Disons que je suis avant tout une arme de ma mère avant d'être son fils. Mais cela ne te regarde pas Drake, notre relation ne regarde que nous, entre père et fils.

Tim avait beau se considérer comme le frère de Damian, ce dernier aura toujours du mal à lui retourner le compliment. Robin ne pouvait pas vraiment apprécier la manière dont Tim se servait de son père pour oublier son géniteur. Il était mort, il devait se rendre à l'évidence. Il pouvait considérer Batman comme un mentor, même si c'était déjà trop pour Damian, mais pas comme un père. De fait, il n'était pas son frère, et encore moins son ami. Ils étaient juste collègue, même s'ils n'avaient jamais vraiment travaillé ensemble, sauf pour l'affaire Gates of Gotham où ils avaient travaillé avec Dick, encore Batman, et Cassandra Cain, Black Bat, une vieille amie à Tim et une ancienne dirigeante de la Ligue des Assassins.

« Je suis Robin. Un Robin meilleurs. Un Robin destiné à reprendre la cape de Batman. Mon père n'est pas éternel, et je suis le plus qualifié pour le succéder. J'apprends à devenir Batman, pas à devenir Red Robin ou Nightwing. Mais Batman ne me laisse pas m'exprimer. Il a peur. Il sait que ce rôle est difficile et il pense que je n'en suis pas encore digne. Je lui montrerais que je le suis, même si ça doit me prendre des années.

Tim Drake et Dick Grayson avait tout deux en tant que Robin apportait un peu de couleur et de joie de vivre au rôle très sombre, ténébreux et paranoïaque de Batman. Mais Damian n'était pas du tout comme ça. Il ne riait pas naïvement, n'était pas imprudent, gentil, coloré. Il avait même installé une capuche noir au costume de Robin, même s'il en avait péniblement gardé les couleurs trop vives pour un justicier qui se voulait discret. L était en cela très différent de ses prédécesseurs, ne leur ressemblant en très peu de point. Il était plus violent, plus sombre, parfois même meurtrier. Il avait été élevé pour être une machine à tuer. Même si le temps l'adoucissait, il ne pourra jamais être aussi gentil et naïf que Dick ou Drake. Ce n'était pas son rôle. Il devait devenir Batman, autant en prendre tout de suite les habitudes.

Tim demanda ensuite à son interlocuteur de redemander son aide. Il jubilait, le petit salaud. Damian avait soudainement envie de l'attraper à la gorge et de l'étrangler, mais il se retint. Il se doutait un peu d'une telle réaction. Il le laissait dans son plaisir, pour une fois qu'il avait l'occasion de chambrer celui qui lui avait volé le rôle de Robin. En tout les cas, il fit preuve de sa soit-disant intelligence pour comprendre la requête de Damian. En effet, il avait compris que le jeune Robin cherchait sa mère et qu'il avait besoin de ses talents de détective, couplé à ceux du jeune prodige, pour la retrouver. Il accepta ainsi de l'aider. Damian lui fit un léger signe de tête en remerciement.

« Bien. Commence tes recherches de ton côté, je fais les miennes. On se verra à la Batcave pour tenter de découvrir se que trafique ma mère et on la retrouvera.

Evidemment que j’allais faire mes recherches de mon côté. Comme si j’allais travailler main dans la main avec Damian, comme si on était les meilleurs amis depuis toujours. Il ne fallait pas non plus rêver, et je doute que celui lui convienne à lui également. En revanche, je lui fis les gros yeux lorsqu’il me dit qu’on se rejoindra dans la batcave. Non mais, il n’avait rien écouté de ce que je lui avais dit ou quoi ?

« Je ne retournerais pas dans la batcave, je ne tiens pas à croiser Bruce. Après tout, je ne travaille plus avec lui, Red Robin n’a pas de liens avec Batman. Lorsque tu voudras qu’on se rejoigne, se sera ici seulement, et ça, ce n’est pas négociable. Oh, et puis, préviens également avant de venir. »

Les petites visites surprises de Damian ne me plaisaient guère. J’avais besoin de temps pour me préparer psychologiquement à sa venue. Je ne le portais pas spécialement dans mon cœur et c’était réciproque. D’ailleurs le fait de devoir par la suite le voir régulièrement me faisait grimacer. Pourquoi est-ce que je l’aidais d’ailleurs ? Je n’avais pas tellement de réponses à cette question. Je pense que si on m’avait dit qu’un de mes parents étaient en vie quelque part, j’aurais tout fait pour retrouver cette personne. En venant me voir, Damian savait déjà que je n’allais pas refuser sa requête. Sinon il ne se serait pas abaisser à venir, ni à demander, s’il n’était pas sur de lui. Sans doute avait-il compté sur mon côté sensible. C’était certes une faiblesse, mais qui pour le coup arrangeait le jeune Robin.

« D’ailleurs, je suis également sur d’autres affaires, je dois avant tout régler mon problème avec John White, sans parler de mes études ainsi que des recherches personnelles. Donc ne t’attends pas à avoir des réponses demain, mais je m’y mets rapidement. Je te contacte dès que j’ai trouvé quelque chose. »

Considérant que la discussion était close, je n’allais certainement pas proposer à Damian de rester pour diner. Je traversais mon appartement pour ouvrir la porte d’entrée, l’invitant ainsi à sortir.

« En contrepartie, je te demande de ne rien dire à Bruce concernant John White. De toute façon, il le découvrira par lui-même, mais tu ne m’as pas vu, et tu ne sais rien. Bonne soirée. »

J’ouvris plus largement la porte, allez, va t’en.